Lisez-vous dans votre terrier ?

Génial Végétal ,

La hulotte, le journal le plus lu dans les terriers - © Pierre Déom
La hulotte, le journal le plus lu dans les terriers - © Pierre Déom
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— Alors... lisez-vous ?
Ça m’arrive, oui.
— Et que lisez-vous ?
La hulotte, entre autres.
— Vous lisez une chouette ?! Ce n’est pas un peu... barbare ?
Heuu... je ne crois pas... c’est une chouette, oui, mais juste une chouette revue. (rires)
— Ha ha ! Dites m’en plus...
Eh bien, c’est un « irrégulomadaire », comme le dit son auteur, qui parle de nature et chaque numéro est dédié à un ou deux (ou trois) sujets particuliers. Par exemple, le Héron cendré, le papillon Citron ou l’Aulne...
— Ah. Et... ce n’est pas trop rébarbaratif ? Tout un journal sur un arbre ?!
Bah, non, pas du tout. Au contraire. Ce journal est un peu particulier parce que la reportère, c’est la Hulotte. Donc elle nous donne une vision un peu perchée du sujet.
— Comment ça ?
Ben, nous, pauvre terriériens, nous avons les pieds sur terre et nos observations restent bien souvent à sens unique : de nous à ce que nous étudions. Là, notre Chouette et ses collègues 1 échangent avec leur sujet. Ils le font parler même ! L'Empereur Salomon ? Tu parles si je l'ai bien connu !
Alors, on a le point de vue du Héron, du Citron ou de l’Aulne. Sur sa condition, sa vie, son œuvre, quoi. Avouez que ce n’est pas banal, hein ? Assez exclusif même !

— Certes... Il s’agit donc d’un dialogue entre une Chouette et une espèce vivante...
C’est bien réducteur. Non, ce n’est pas qu’un dialogue. C’est bien plus que ça. C’est une histoire. Une histoire vraie en plus ! Lisez plutôt :

Il était une fois un petit papillon qui voulait devenir célèbre. Il alla consulter une agence de pub et repartit avec deux bonnes idées.
La première, enfiler un costume jaune citron. La deuxième, être le premier à voler au printemps, avant tous les autres.
Opération de com parfaite : toute la France connaît maintenant le Papillon Citron ! C’est là que les problèmes commencent.
Comment échapper aux mangeurs de papillons quand on porte un pyjama d’une couleur pareille ? Et surtout comment être sûr de ne pas louper le réveil au printemps prochain ?
Vous n’allez tout de même pas me dire qu’il va passer l’hiver dehors, sous la pluie et la neige, rien que pour être le premier à apparaître au mois de février...
Eh bien, lisez le numéro 96 de la Hulotte 2 sur le maillot jaune du printemps et vous tomberez de l’armoire !

— Hum... Vraiment vrai tout ça ?
Mais bien-sûr ! Sous sa forme légère et amusante de l’amateur naturaliste, toutes les infos sont vraies. Un véritable travail de fourmi de bibliothèque. Rien que les dessins par exemple... Préparez le bac en un Cardère
— Ah oui ! Genre « Canard déchaîné » (rires)
Oui, aussi. Mais pas que. Beaucoup sont des représentations fidèles et précises de leur modèle. Génial pour mieux connaître le sujet et un tel plaisir à contempler...

Chardonnerets sur une Cardère sauvage - © Pierre Déom - La Hulotte n° 61
Chardonnerets sur une Cardère sauvage - © Pierre Déom - La Hulotte n° 61

...que l’on peut même colorier !
Bref, on apprend plein de choses, on en prend plein les yeux, on rigole bien et on voyage dans l’univers personnel du sujet abordé... Pas mal pour un journal non ?

— Plus que « pas mal » ! Le journal idéal en quelque sorte ?
Idéal, ça existe ? Mais presque... (sourire) Personnellement, je regrette que seulement une vingtaine de sujets sur 107 numéros abordent le végétal.
— Serait-ce de la gourmandise ?
Oh oui ! Parce qu’en plus du plaisir de la lire, je dois avouer mon admiration pour cette revue qui, depuis 45 ans, ne fonctionne que sur abonnement pour plus de 100 000 terriers et tout ça sans pub (certains canards doivent en devenir verts, s’ils ne le sont pas déjà).
Alors chapeau Monsieur Déom !

Écouter Pierre Déom, dans l’émission La Marche des sciences


1 : ils sont plusieurs sur le coup en fait